La mécanique c’est surtout maîtriser les techniques d’assemblage et de désassemblage, le tout saupoudré de pas mal d’expérience.
On s’y lance pour le côté pratique, l’économie ou le plaisir et quel que soit son niveau on trouve des tâches à sa mesure. Ça commence par entretenir sa chaîne et ça se termine par... heu...
ben ça se termine jamais en fait, y’a toujours des trucs à apprendre.
Ça permet aussi d’être sûr de ce qui a été fait. Je crois la majorité des mécaniciens / concessionnaires honnêtes mais les surprises sont plus fréquentes qu’on ne le pense.
Sur la ZXR par exemple, le filtre à air (un K&N) était déchiré et son extraction avait été forcée !! Le mécanicien est limité par le temps et ne peut se permettre de tout nettoyer, peaufiner, car peu de clients le comprendraient (par exemple lors d’un changement de plaquettes aucun ne nettoyera les pistons des étriers). Ce n’est pas notre cas et s’il faut parfois choisir une solution plus longue mais plus adaptée je pense que c’est ce qu’on fera, sans précipitation. Autre exemple, sur la ZXR toujours, le carter d’allumeur fuyait et en le démontant je me suis rendu compte que le filetage des vis était foiré et que ces dernières tenaient au frein filet rouge
alors qu’il aurait fallu refaire les filetages...
Bien souvent le plus difficile est d’oser s’y lancer. Se jeter dedans n’est pas rassurant mais peu à peu les complexes tombent et la confiance s’installe.
Prendre des outils de qualité et travailler avec méthode permet d’éviter grand nombre d’erreurs de débutant. Il faut savoir faire des pauses, prendre son temps, réfléchir et passer à autre chose. On ne progressera qu’en plongeant dedans... 
Si on souhaite être aidé et qu’on n’a pas de pote pour ça, on peut chasser les hors-séries spécial mécanique des magasines moto (ou bien commander les anciens), faire des stages mécanique (comme ceux proposés par Moto Culture ou l’AFMCM), ou traquer les super pages web comme celle-ci. Hein !?
Si on se décide à bricoler sa moto, son manuel d’entretien peut nous éviter quelques pièges. Si on ne l’a plus ou s’il est trop succinct à notre goût, la Revue Moto Technique (éditée par l’ETAI) devrait la remplacer avantageusement.
Rappels de base :
On visse dans le sens des aiguilles d’une montre (Ã droite, dans le sens inverse des yeux
), sauf rares exceptions. Attention lorsque la vis a la tête en bas !
La gauche et la droite du véhicule s’entendent assis dessus.
La flèche ou le point que l’on peut trouver sur une pièce indique toujours le devant ou le haut, en tenir compte en remontant.
L’équipement
Les outils de qualité coûtent parfois chers mais sont le plus souvent garantis à vie (du moins celle de la boîte qui les a fabriqué
). Il faut se dire qu’acheter l’outil et le faire soi-même est plus intéressant (financièrement et personnellement) que de payer de la main d’oeuvre... Il y a énormémént de bonne marques. Facom bien sûr (quoi qu’ils m’ont déçu en petit outillage, j’ai l’impression qu’ils vivent sur leur réputation), mais aussi Stanley, Beta, Usag, Sam, Sealey, Würth, Stahlwille, Snap’on etc etc. Un outil en Chrome Vanadium est normalement gage de qualité. 

- Un coffret à douilles qui va bien
Si on est fortuné on s’offre la totale en clés à pipe. On les prendra ouvertes, afin de pouvoir dévisser les écrous, taper sur les têtes de vis ou enficher un objet pour accroître l’effet de levier lorsqu’on se sert de l’autre embout.
Sinon on réalise une belle économie en se prenant le seul coffret qui me semble intéressant, celui à douilles. Compte une centaine d’euros pour en avoir un de qualité. Au cliquet de 1/2 pour avoir les grandes dimensions (10 à 32) et pour pouvoir travailler sur la partie cycle. Si on le prend au 3/8e on aura certes les petites tailles mais pas les grosses. Et qu’est-ce qui coûte le plus cher à acheter par la suite (2 ou 3 grosses clés coûtent le prix d’un coffret entier !!) ?
De préférence en 6 pans parceque leur 12 pans "walldrive" machin "qui préservent la tête de vis" ne m’a pas plus convaincu que la vieille pub gillette où "la première lame tire le poil et la seconde le coupe".
Des clés mixtes (fourche et oeil), à acheter selon les besoins. Les dimensions que j’ai le plus souvent rencontré en moto sont : 8-10-12-13-14-17 ; pour les plus grosses (19-22-24-27-30-32) on piochera dans le coffret à douilles ou bien on achêtera au cas par cas. Ces outils doivent être de très bonne qualité dans les petites tailles pour ne pas détruire (et se détruire sur) les têtes de vis. Dans les grandes tailles leur prix est exhorbitant et la qualité moins primordiale, c’est l’heure des économies.
Quelques tournevis de qualité, pour qu’ils ne s’abiment pas trop vite et pouvoir taper dessus avec un marteau. Le mieux est de les prendre en té, encore faut-il les trouver
(magasin spécialisé only). À défaut on peut en prendre avec des pans ou une forme hexagonale sur la lame ou le manche. On pourra ainsi y accoupler une clé qui décuplera la force de dévissage et se concentrer sur l’appui de l’outil sur la vis : pratique. Niveau dimensions, 2 plats, moyen et grand, et 3 cruciformes, petit à grand.
Des clés Allen, (a.k.a. BTR, CHC, mâles hexacaves) un jeu 3-4-5-6-8-10 doit suffir.
On rencontre parfois du 14, 17 ou 22. Idéalement en té, on arrivera à se débrouiller avec les classiques en L.
Au moins une béquille d’atelier arrière (à moins d’avoir une moto qui en soit dotée), idéalement aussi une avant. Compter 100 euros au moins pour une avant prenant sous la colonne de direction, 50 euros environ pour l’arrière. On arrive parfois à se contenter d’un cric sous le collecteur pour l’avant.
Un pont montant à 1000 euros si on est friqué, un tabouret à 10 si ce n’est pas le cas.
Pour l’électricité : fer à souder, étain, peigne à dénuder, cosses et gaine thermorétractable. Le top est de faire ses connections soi-même, en soudant les cosses (quitte à les dénuder avant) et en les recouvrant d’une gaine qui se rétractera dessus en la chauffant au briquet (thermorétractable).
Divers : maillet, pinces (coupantes, classiques etc), appareil de mesure, lampe de poche (ou frontale), des gants pour ne pas se salir ni se blesser,
WD 40, graisse au lithium, chiffons, le reste selon les besoins.
De quoi se laver les mains, à moins de porter des gants (ce qui serait le mieux, du reste). Il existe des savons liquides spécial mécanique très efficaces, surtout si on les couple à une petite brosse pour virer ce qui se planque sous les ongles (non, il suffit pas de se les ronger
).
Le local sera idéalament spacieux et bien éclairé. Si on est sur un trottoir de nuit on arrivera à se débrouiller quand même avec une bonne caisse à outil et en branchant une lampe sur la batterie de la moto (qui aura peut être du mal à démarrer par la suite
).
Personnellement j’ai pris la grosse partie de mon outillage à l’AFMCM, qui dispose d’un catalogue sur leur site. Du choix en Sealey et des prix corrects.
Lorsqu’on commence à mécaniquer, donc qu’on va surtout désassembler et réassembler des pièces, il est un problème que l’on va plus ou moins rapidement rencontrer et qu’il nous faudra surmonter : la vis rebelle.
Savoir comment s’y prendre est tellement intimement lié avec l’apprentissage de la mécanique que les techniques menant à la victoire ne font pas l’objet d’un autre article mais sont listées ici.
Les rebelles
"Rendez vous, salopards de rebelles". (Le retour du Jedi) Tous les chefs de guerre vous le diront, avant d’attaquer, il faut d’abord connaître son ennemi.
Une vis est définie par de nombreux paramètres mais on s’intéressera ici à son empreinte.
Sorti de l’ultra-fréquente vis hexagonale, voici celles qu’on trouve classiquement :
La vis cruciforme. Connue aussi sous le nom de Phillips. En voie de disparition sur les motos (sûrement à cause des fréquents problèmes de démontage
). À ne pas confondre avec les vis Pozidriv, à l’empreinte légèrement différente.
La vis Allen. À six pans creux, aussi connue sous le nom de vis BTR ou CHC. Elle se répend de plus en plus et pas seulement dans les petits formats.
La vis Torx. En étoile, assez rares sur une moto. Lorsqu’on tombe sur une telle vis c’est généralement qu’on n’est pas sensé y toucher
(attache du contacteur, éléments moteur...).
Il y a peu de vis à fente sur une moto et je n’ai pas encore vu de vis Pozidriv ou à l’empreinte carré.
À titre d’information voici l’ordre des vis selon le couple qu’on peut leur appliquer : Torx, Allen, Hexa, fente, Pozidriv, Phillips. Une vis se définie par son empreinte mais aussi par le diamètre de son filetage et son pas.
Important de le savoir lorsqu’on achète des vis ou un kit de filet rapporté. Par exemple une vis en M6x100 (très standard) signifie une largeur de filetage de 6 mm et un pas de 100. Les autres filets classiques en moto sont : M5x80, M8x125, M10x150 (attention à ne pas confondre le pas d’une vis avec sa longueur !
). On doit savoir auquel on s’attaque lorsqu’on taraude.
Règles du bon dévissage :
On utilise toujours un outil de qualité et adapté à la vis.
Interdiction de se servir d’une clé à molette ou universelle, sauf pour tenir un écrou (et encore). Enfreindre cette règle est l’assurance d’avoir rapidement une vis massacrée impossible (ou presque
à débloquer.
On tient toujours l’outil correctement et très fermement enfiché lors du démontage.
Le but est d’éviter à tout prix de ripper, à chaque fois que ça arrive on détruit soit la tête de vis, soit son outil s’il est de piètre qualité. Et ça évite aussi de se faire mal.
Lorsqu’on utilise une clé on le fait de façon à appuyer dessus plutôt que tirer. On s’économise et c’est moins dangeureux pour soi et la machine.
On dévisse avec méthode, en débloquant toutes les vis d’une pièce avant de finir le dévissage. On le fait en croix le cas échéant ; par exemple sur un carter : nord, sud, est, ouest, nord-est, sud-ouest, etc... Ça empèchera d’être arrété par une vis, qui sera toujours la dernière d’ailleurs : loi de Murphy oblige.
Dernière chose, avant d’attaquer une vis on prend soin de nettoyer l’empreinte. Si un petit caillou s’y est glissé on ne risque pas d’y arriver. 
Voyons voir à présent comment attaquer la vis et les techniques menant à la victoire.
Idéalement
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J’aime ma vis
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Le top est le tournevis en té. A défaut le mieux est de prendre des tournevis permettant de mettre une clé (fourche, oeil, pipe ouverte) sur la tige. On peut ainsi décupler la force de vissage tout en appuyant le plus fort possible sur la vis pour ne pas déformer l’empreinte. On peut mettre du Loctite grip dessus pour une meilleur adhérence du tournevis.
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J’aime ma vis
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La majorité des clés sont à 12 pans (walldrive etc). Je préfère les 6 pans qui me semblent moins dévastateurs. Autant que faire se peut, n’utiliser que des empreintes prenant toute la tête de vis. Pas de clé à fourche par exemple, (et encore moins de clé à molette ou universelle) sauf pour retenir une pièce ou si on a pas le choix. Je préfère les clés à pipe aux clé à oeil. Chacun son choix. Un coffret coutera bien moins cher que tout le jeu de clé à pipe, mais l’avantage de ces dernières est de pouvoir les utiliser en même temps et de s’en servir pour accroître le bras de levier en en enfichant une autre à l’extrêmité.
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J’aime ma vis
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Les vis allen ne m’ont jamais emmerdé. Les clés suffisent bien la plupart du temps. On peut en prendre en té ou bien faire pied de levier avec une clé à pipe.
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Que faire si elle résiste sans tout péter
Dans le cas de vis difficile, on peut prendre un marteau et taper sur la tête (pas trop fort sur les petites vis au pas inférieur ou égal à 8). On peut aussi arroser la vis de lubrifiant dégrippant comme du WD40 sur plusieurs jours.
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S’il n’y a rien de fragile (plastique, peinture, etc) à proximité de la vis on peut aussi essayer de la chauffer (si on a un décapeur thermique ou un chalumeau, pas sûr que ça marche avec un briquet mais ça doit dépendre de la taille de la vis), ou de la refroidir, afin de faire travailler les métaux. Cette méthode est à appliquer si la vis a été serrée au frein filet (comme les vis des disques de frein par exemple).
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- Tournevis à frapper en coffret
Si la vis ne veut pas venir, on peut utiliser un tournevis à frapper (prévoir 15 à 30 euros). En le frappant la force est transmise à la vis tout en essayant de la dévisser (j’imagine qu’on doit rarement s’en servir pour visser). Il permet même de rattraper une empreinte cruciforme qui commence à lâcher.
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Je vais y arriver
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Les vis à tête hexagonale peuvent être vaincues en appliquant une technique aux mêmes effets. Avec un outil laissant la tête de vis nue (accessible), on dévisse tout en tapant sur la tête. Le choc combiné à la force de dévissage est souvent très efficace (mais pas facile à faire tout seul).
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Bon, là il faudra changer la vis. On attaque l’empreinte

- Douille twist socket
Il existe aussi des douilles à débloquer (twist sockets) dont la forme conique et hélicoïdale agrippe et ne lâche plus les vis aux têtes hexagonales (ou les écrous) abimées. Peut être aussi applicable aux vis allen si elles ont une tête cylindrique. Ces douilles sont par contre particulièrement chères. Peut être parcequ’elles peuvent permettre de dévisser les écrous de sécurité que certains mettent sur leur jantes de bagnole pour ne pas se les faire voler.
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Moins cher mais plus long, lorsque la tête de vis est foutue, certains la liment pour recréer une empreinte de dimension plus faible et la réattaquer avec une clé de dimension inférieure.
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- Tiens, voilà du bédane
Une technique applicable aux petites vis (pas inférieur ou égal à 8) dont l’empreinte est foutue, est d’utiliser un bédane (sorte de petit burin assez pointu). On créé une empreinte plate traçant le rayon de la tête de vis puis on incline le bédane / mini burin dans le sens du dévissage et on le frappe au marteau de plus en plus fort.
C’est une technique très efficace mais il peut arriver que l’outil rippe. Parfois le bédane est aussi trop pointu et il découpe la vis mais ne l’enlève pas...
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Une technique similaire est, si on n’a pas de bédane, d’utiliser un tournevis plat, à la tangentielle. On place le tournevis au dessus du premier quart de la vis (sur la gauche pour dévisser) et on tape le tournevis au marteau de plus en plus fort. Attention, le tournevis doit être de bonne qualité et cette technique est un peu plus dangeureuse en terme de rayures que la précédente (risque de rippage plus grand).
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Si l’empreinte est morte...
Si on a accès à la tête de vis, on peut essayer avec une pince étau. La pince permet un bon serrage même avec peu de prise. On peut la coupler à des coups de marteau et à la chauffe de la vis. Un mécano m’a sorti une vis de purge d’étrier de frein comme ça.
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On peut aussi tenter de scier la tête de vis pour créer une nouvelle empreinte qu’on attaquera au tournevis plat. Si on est pas arrivé à avoir une vis hexagonale à la clé, je ne sais pas si ça marchera au tournevis par contre. A réserver aux petites tailles.
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Si on a le matos et le savoir faire on peut aussi souder un écrou sur la tête de vis. Suivant où est située la vis, ça peut parfois être la meilleure solution.
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Allez, artillerie lourde

- Kit d’extracteurs en queues de cochon
Rien n’y fait ? L’empreinte ne nous est plus d’aucune utilité ? On perce alors la vis * avec une petite mèche et bien dans l’axe pour ne pas abimer le filetage. On prend soin de lubrifier la mèche pour améliorer le perçage. On utilise ensuite une "queue de cochon", une sorte de vis au pas inversé que l’on met dans un "tourne à gauche", de sorte qu’en la vissant elle entre dans notre vis rebelle et finisse par la dévisser.
Enfin ça c’est la théorie, parfois le bédane fait "gonfler" la vis en la pénétrant. Elle devient alors complètement impossible à extraire.
* Attention si la vis est en contact avec des éléments en plastique, la percer la fera énormément chauffer et les fera fondre !! J’ai testé... :-( Il faut si possible (grâce à une entretoise par exemple) couper la tête de vis en prenant soin de protéger les pièces à proximité. On pourra alors les déboiter et percer la vis sans risque de les abimer.
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Une technique similaire une fois la vis percée et d’utiliser une clé male TORX que l’on rentre en force dans le trou qu’on aura fait. On a ainsi de nouveau un bon bras de levier pour la dévisser. Il faut par contre avoir la clé TORX de bonne taille, les queues de cochon sont plus universelles.
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On atomise !

- Filet rapporté Hélicoil
Toujours impossible ? La bataille est ardue mais pas perdue pour autant. On perce plus gros et bien dans l’axe * pour retirer le filtage restant. Mais le perçage doit être très précis et on a vite fait de se rater. Si ça arrive, plusieurs possibilitées :
Si c’est une vis traversante et qu’on a accès au cul de la vis, on en pose une plus longue et on la serre grâce à un boulon qu’on visse derrière.
Si la pièce à visser le permet, on perce plus gros, et on refait le filetage. L’utilisation du taraud se fait ainsi : on visse un tour et on dévisse un quart de tour (pour couper le copeau), on visse d’un tour, etc.
Si l’on préfère une solution plus noble, il y a les kits de réparation par filet rapporté. Ces kits ne sont pas donnés (50 à 150 euros) mais peuvent sauver des pièces beaucoup plus coûteuses. Ils comprennent au moins le taraud, les filetages (d’un ou plusieurs types de vis) et les outils ad hoc, parfois même la mèche qui va bien. J’ai du le pratiquer sur la ZXR et cela fait l’objet d’un article.
Précisions :
Lors de la pose d’un filet rapporté Hélicoil il est important de vérifier que le filetage refait n’est pas graissé ou huilé de façon à s’assurer que le filet rapporté ne partira pas. On peut éventuellement mettre de la loctite.
Il n’y a pas que l’hélicoil comme filet rapporté, les pros utilisent parfois d’autres inserts, notamment pour les vis de vidange.
Il est aussi possible de refaire une vis chez un tourneur fraiseur (ou soi même si on est équipé) avec un diamètre plus gros. Par exemple pour un goujon beaucoup de mécanos font un diamètre plus large côté moteur et standard de l’autre. C’est ce qui a été fait sur ma RDLC.
* Pour y arriver, on met un coup de poinceau au centre de la vis pour que la perceuse ne rippe pas. Si ça arrive quand même on lime la vis et on recommence. Si ce n’est pas possible on créé un puit de perçage en mettant de la résine ou une autre matière suffisament solide pour diriger le forêt mais enlevable quand même par la suite (s’agirait pas de souder la vis...)
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Autre possibilité, simple, facile et rapide : la grenade. Par contre c’est pas très propre et curieusement assez difficile à trouver.
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Dans le cas d’un écrou, il existe un outil permettant de s’en débarrasser : le casse écrou. On peut aussi bêtement le scier.
A l’avenir, voici comment éviter les problèmes
Une fois débarrassé de la vis, on la remplacera si nécessaire et on lui appliquera avant de la remonter idéalement de la graisse au lithium (ne craignant pas l’eau), pour la préserver de la corrosion et ne pas revivre la même galère au prochain démontage. Mais du WD 40 ou de la graisse simple serait très bien aussi, le tout étant de la préserver du grippage. Si c’est un axe qui s’est oxydé on le nettoiera (brosse à bougie, laine de fer, éponge grattoir) et on le graissera aussi. Sur les pièces montées dans des endroits où la température est élevée (échappement, bougies) on utilisera de la graisse graphitée. Si la vis est en contact avec des éléments en plastique on n’oubliera pas de mettre une entretoise en plastique pour les protéger. Graisser la vis ne la fera pas tomber et au contraire permettra de mieux la visser, car si le pas (ou le filetage) est grippé on commencera à forcer alors que la vis ne sera pas forcément bien installée.
Quant au serrage, c’est une question de bon sens. On ne va pas mettre la même pression sur une vis de carénage que sur un axe de bras oscillant... Et si on peut utiliser un gros bras de levier au démontage c’est à proscrire absolument au montage ! Et c’est pour ça qu’il vaut mieux utiliser des clés "normales" plutôt qu’un coffret à douilles. Car chaque clé a un bras de levier en fonction de sa taille et ça permet d’ajuster ses efforts.
Par exemple sur une petite clé Allen de 4 ou 5 je fini le serrage avec un seul doigt, deux pour une clé Allen de 6 et 3 doigts pour une clé Allen de 8. Lorsque je sers avec une clé à oeil ou à pipe c’est pareil, je positionne mes doigts au point le plus éloigné de la clé et je fini le serrage de cette façon, du bout des doigts. Prendre une clé à pleine main permet moins facilement de juger de la résistance. Après si ce que je raconte est du charabia il ne te reste plus qu’à t’acheter une (chère) clé dynamométrique et de connaître les couples de serrage à appliquer pour chaque vis.
Le "serrer juste" est la clé (oh oh oh) pour ne pas se retrouver avec un filetage foiré ou une vis impossible à extraire. Contrairement à ce que font beaucoup de débutants (et même certains mécanos !) il n’est pas nécessaire d’y aller comme un bourrin pour faire tenir une vis. Si malgré un serrage correct on en perd une sur une moto qui vibre beaucoup il vaut alors mieux mettre du frein filet détachable (genre la Loctite bleue) plutôt que de trop serrer et tout péter. Ca semble évident et pourtant ! ...
Enfin les nettoyeurs haute pressions sont à proscrire, leur détergents sont souvent les responsables de l’oxydation accélérée de certaines pièces (les dégats peuvent être impressionnants sur des commodos par exemple). Je crois que c’est à cause d’un d’entre eux que je me suis retrouvé avec l’axe de la came du frein arrière à tambour de ma CB 500 completement grippé...