Démonter désosser sa moto

PARTIE-CYCLE

JPEG J’ai effectué le démontage complet (sauf moteur) de ma ZXR afin de repeindre le cadre, la boucle arrière, le bras oscillant et quelques autres pièces en noir et la refaire à l’identique de la version bordeaux de 1992. Le démontage n’est pas dur (j’y suis arrivé, c’est dire) mais il faut avoir quelques outils, de la place et du temps. Je n’avais aucun des trois lorsque j’ai tordu ma GSX-R autrement j’aurai pu économiser les 1000 euros de main d’oeuvre. Enfin, j’aurai pu au moins mettre ces 1000 euros dans l’outillage parceque c’est ce que j’aurai dépensé au final pour m’équiper en démontant la ZXR.
Si le démontage a été bien fait le remontage doit être plus rapide. En effet noter l’emplacement des pièces, ranger les vis correctement et étiqueter les branchements du faisceau prend du temps (mais c’est du temps gagné au remontage).

Ce qu’il faut prévoir

- Une béquille d’atelier pour le bras oscillant.
- Une béquille avant prenant sous la colonne de direction ou de quoi démonter la fourche (un cric sous le collecteur ça le fait aussi).
- Des clés Allen, à oeil, à pipe, marteau, maillet, tournevis, douilles, bref des outils, quoi...
- Un local pas trop petit et bien éclairé. Avec de la place pour stocker la moto en petits morceaux.
- Un appareil photo numérique ou bien un cahier pour noter soigneusement l’emplacement des pièces avant démontage.
- Des bocaux, sacs plastiques de congélation (se fermant de manière étanche) ou autre mini-commode de rangement.
- Un ou deux pneus pour poser le moteur dessus.
- Du temps, de la patience et de la méthode.

Généralités

Il faut savoir prendre le temps de se poser et de réfléchir au démontage. Enlever tel truc est-il nécessaire ? Dans quel ordre l’effectuer afin de ne pas se retrouver en galère (obligé de remonter des pièces) ? Etc. Par exemple, pour enlever le cadre il n’est pas nécessaire d’enlever le pignon de sortie de boite car on va démonter le bras oscillant. Mais si on démonte le moteur le PSB doit être enlevé et la roue arrière encore montée car son blocage est nécessaire pour enlever le PSB.

Au démontage on pense en permancence au remontage. Il va falloir savoir où se trouve chaque pièce à remonter, dans quel sens et surtout quelles sont les vis à utiliser. On photographie donc au maximum chaque pièce et on scotche les vis la fixant dans leurs orifices pour ne pas les perdre et ne pas se tromper. Si la pièce doit être mise à nue, on utilise alors un petit sachet libellé pour les stocker.

Lorsqu’on désosse entièrement une moto c’est l’occasion ou jamais de lui faire le nettoyage de sa vie. Un bon gros nettoyage bien fait prend plus de temps que ne le nécessite le démontage et le remontage. A prendre en compte. Pour nettoyer les pièces mes produits préférés sont l’essence (sur du sopalin ou sur une brosse à dent), le nettoyant à frein, cher mais utra efficace, la brosse métallique pour les pièces rouillés ou les métaux marqués et la laine de fer, moins agressive pour les métaux légèrements ternis.

Attention lorsqu’il faut enlever une durit. Il faut souvent forcer et elle vient d’un coup. Si on ne prend pas soin de toujours fermer les yeux on risque de se prendre des projections (j’ai vécu l’essence dans les yeux et ça le fait mais alors pas du tout).

Idéalement on nettoie bien toutes les vis et on les graisse un poil au remontage pour les protéger de l’oxydation et prévenir des difficultés lors d’un futur autre démontage. Certaines vis comme celles des disques de freins sont traditionnellement remontées au frein filet moyen (bleu, celui qu’on doit pouvoir redémonter). Mais ce n’est pas une obligation et j’ai monté les miennes à la graisse. L’avantage est que lorsque le vissage devient dur on sait que c’est parcequ’on est au bout, pas à cause d’une vis ou d’un filetage oxydé.

Démontage, partie par partie

JPEG Carénages. Il faut bien commencer par quelque chose alors on ne va pas mettre la charrue avant les boeufs. Le démontage n’est normalement pas compliqué mais on peut être arrêté par des vis cruciformes difficiles, voir impossible. Le démontage du réservoir nécessite de trouver le robinet permettant de fermer l’arrivée d’essence (il y en a même sur les injections).

Roues. Pas de difficulté particulière sinon celle de soulever la moto et avoir les bons outils (parfois presque dédiés). Il faut qu’elle soit suffisament soulevée pour qu’on puisse passer la roue sous le garde boue (ou alors il faudra aussi démonter ce dernier). On commence par sortir les étriers de frein. Attention à ne pas actionner le levier car rééloigner les plaquettes par la suite (sans les abimer) ne sera pas facile. On enlève ensuite les axes de roue et on prend soin de récupérer les entretoises et de bien noter de quel côté de la roue elles proviennent. On peut éventuellement les mettre dans l’ordre sur l’axe afin de ne pas se tromper. On les regraissera si besoin avant de les remonter. On prévoit un endroit propre pour poser toutes les pièces démontée (par propre j’entends sans sable, terre ou autre). Attention à ne pas poser les roues démontées en appui sur les disques de frein, ça pourrait les voiler. Au remontage de l’avant on fera attention à bien repositionner le câble de vitesse le cas échéant. Au remontage de l’arrière on peut en profiter pour vérifier l’axage de la roue et la tension de la chaîne. Les axes doivent être serrés fermement. Avant de remonter la roue arrière on peut vérifier l’état des amortisseurs de couple en essayant de faire bouger la couronne arrière dans la roue. S’il y a du jeu, il faut les changer.

JPEG Fourche. Attention à bien noter la hauteur de la fourche dans le té. On peut la démonter facilement grâce à une béquille prenant sous le té de fourche (chère) ou bien en bloquant la roue arrière (par exemple contre un mur) et en levant la moto sous le collecteur avec un cric (le troisième appui étant la béquille latérale). On tapotera la fourche avec un maillet pour bien régler sa hauteur dans le té. Lorsqu’on la remonte la roue et le guidon doivent être perpendiculaire. Pour le régler on prends la roue entre les jambes et on joue sur le guidon. Il faudra aussi régler le jeu à la colonne de direction si on a démonté le té. La fourche ne doit pas bouger lorsqu’on joue sur ses extrémité roue levée, mais doit aussi tourner sous son propre poids (si c’est trop serré les roulements s’useront précocement).

Batterie. On démonte toujours la borne négative avant la borne positive. La puissance dégagé lors d’un court circuit est énorme : si une clé tombe sur la batterie et entre en contact avec les deux bornes, elle fondra ! La borne négative est reliée au cadre, on la démonte en premier pour ne pas prendre le risque de faire court-circuit lors du dévissage de la borne positive en mettant le tournevis en contact avec le cadre.

Axes. Pour chaque axe qu’on démonte (roues, bras oscillant, etc.) on remet toutes les entretoises, joints, circlip etc dessus dans le même ordre. On peut en profiter pour le regraisser au remontage.

Faisceau. On le mitraille de photo pour être capable de refaire passer les fils aux bons endroits et de refaire les branchements (même si de nombreux garde fous sont présents). On étiquette les branchements, on rassemble les connectiques, bref on prend du temps pour s’assurer de la réussite du remontage.

Moteur. L’idéal est d’avoir un ou deux pneus de bagnole pour le poser dessus. On bloque la roue arrière (et donc la chaîne) pour pouvoir dévisser le pignon de sortie de boîte et enlever la chaîne (ou alors faut avoir une clé à choc). On démonte ensuite les roues et on descends la moto sur les pneus. On note bien l’enfoncement des vis de maintien pour pouvoir le réaxer au remontage, puis on enlève les vis et on sort le moteur du cadre. Le mieux est de vidanger le moteur avant de le démonter pour que lors de sa manipulation de l’huile ne se loge pas à des endroits imprévus.

JPEG Cadre. Le démontage du pignon de sortie de boîte n’est pas nécessaire car on enlèvera la chaîne en démontant le bras oscillant. Le principe est le même que pour enlever le moteur sauf qu’il faut aussi enlever la fourche avant de poser ce qui reste de la moto sur les pneus. Une fois nu on enlevera les portées des roulements de direction avec une tige en alu, par l’intérieur.

Bras oscillant. Super facile à démonter si notre moto a une béquille centrale. Autrement le mieux est le cric de l’autre côté de la béquille latérale, roue avant bloqué (par exemple contre un mur). On débloque l’axe du bras oscillant avant. Pas possible par contre dans le cas d’un bras oscillant renforcé traversé par la chaîne (à moins de savoir la dériveter). Technique similaire si on veut s’attaquer à l’(aux) amortisseur(s).

Guidon / bracelets / câbles. Il y a un article sur le remplacement d’un guidon où tout est dit. Il faut démonter les commodos pour pouvoir enlever les câbles. On peut en profiter pour les graisser. Il faudra rerégler le jeu aux leviers et vérifier que la poignée de gaz ne se bloque pas lorsqu’on met le guidon en butée d’un côté ou de l’autre (à cause d’un mauvais cheminement des câbles).

Repose pieds. Ils ne sont pas compliqués à démonter mais il faudra les régler correctement au remontage : déclenchement du contacteur de frein et hauteur du sélecteur. On ne démonte pas le sélecteur par la tige menant à la boîte de vitesse, mais par son attache à la boîte de vitesse.

Roulements. Cela fera l’objet d’un article.

L’entretien

Lorsqu’on démonte une moto ça peut être l’heure du grand nettoyage. Certains entretiens courant vont aussi devoir être faits, qu’on le veuille ou non :
- Si on tombe le moteur, une petite vidange ne lui fera pas de mal, surtout si on doit le manipuler.
- Le circuit de refroidissement va probablement devoir être démonté et donc purgé. Savoir où est la vis de purge et prévoir un joint serait une bonne chose.
- Les freins ne devraient pas être touchés mais suivant le cheminement de la durit d’un embrayage hydraulique savoir purger peut être nécessaire.
- C’est l’occasion de changer les bougies, le filtre à air et le filtre à essence.
- Vérifier les roulements et les changer si nécessaire.

La peinture

Un bon peintre peut réparer les carénages cassés, voir rappés si le trou n’est pas trop grand. Les réparations s’apparentent à de la soudure et sont très solides. Les autocollants d’origine sont vendus à prix d’or, on peut en trouver des moins chers sur le net et il existe des personnes capable de les reproduire pour bien moins cher (ou le peintre peut les refaire s’ils ne sont pas trop complexes). Il est aussi posible de ne repeindre qu’une partie d’une pièce sans avoir à changer les autocollants indemnes (en fait l’astuce consiste à protéger les autocollants et de repeindre quand même toute la pièce, ils sont après vernis en même temps que la peinture).

Si on prévoit de repeindre son cadre ou ses jantes il y a quelques trucs à savoir. Tout d’abord la peinture est le plus souvent de l’époxy nécessitant un sablage (ou microbillage) et un passage au four après peinture. Cette peinture est moins sensible à la torsion et la chaleur et est donc plus résistante. Ce passage au four va nécessiter le démontage des roulements et donc leur remplacement (car l’extraction les abime). Il faut donc prévoir une soixantaine d’euros pour ceux du bras oscillant, plus éventuellement ceux des bielettes, et entre 20 et 30 euros par jante. Le surcoût peut être conséquent au final. Un cadre plus bras oscillant coûte environ 200 à 250 euros à repeindre, une paire de jantes entre 150 à 200 euros.

Les filetages peuvent être protégés en y mettant des vis mais elles ne doivent jamais transpercer la pièce car si le peintre est un mongolien (comme le mien) il va peindre les deux côtés de la vis qui sera du coup impossible à extraire (sauf artillerie lourde). Le mieux est à mon avis de ne rien protéger et de tarauder les filetages. Les gros filetages doivent par contre être protégés, vérifie bien que ça a été fait.

Les numéros du cadre doivent toujours être bien visibles car ils sont presques impossible à refrapper (il faudrait trouver exactement la même police de caractères). La petite plaque d’immatriculation doit avoir été reposée. Enfin toujours s’adresser au peintre directement, pas d’intermédiaire ou il y a risque de mauvaise communication (et vu ce que ça coûte ça serait dommage).

NB : Si tu attends expressément une réponse envoie-moi plutôt un mail ... Ils sont beauuux mes smileeeys !!!
MESSAGES
Le 27-02-2012 à 11:39:17

je decouvre ce site !!

j’vois que vous pensez pas mal a ceux qui connaissent pas la mecanique ou le desossage de becane.

Bref ma question est , Je possède un ZZR 1100 97... et un Super Blackbird 99 avec lequel je roule

est t-il possible de transformer le ZZR pour faire de la piste avec les potes malgrès son poids ?

Bloom


Blooming
Le 13-10-2010 à 22:06:36

cool les info !! je refai mes careinage et painture mais jai bien envie de demonter tout ca pour polir le cadre

boubou
Le 12-09-2007 à 14:51:58

Hello,

Je suis passé par Bi-Méca à Colommiers, mais Momo Bike Service fait aussi les peintures époxy. Je pense que le GGE doit aussi avoir des adresses. Sinon pose ta question sur motards-toulousains.com ou envoie moi un mail qu’on en parle plus en détails.

Bonne recherche

A+

Pascal

Pascal
Le 12-09-2007 à 11:20:06

Salut !

Je veux moi aussi repeindre mon cadre alu en noir, mais je ne trouve pas de peintre à l’époxy !!! Peux tu m’indiquer l’adresse de ton peintre, afin de voir si il connaitrai pas des adresses du côté de toulouse !

Merci par avance.

Julien

julienlannes
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