Quoi ? Honda propose d’essayer quasiment toute sa gamme sur circuit et sur route ? Je peux pas rater ça. Zob, Alès je peux pas, reste Le Mans. Ouh, c’est loin !
Allez, pas grave, j’y vais quand même. A route pourrie, moto pourrie, vendredi 17 heures j’enfourche le CB, à 23 heures je suis arrivé. 6 heures du mat’, je dors plus. "T’es con ça commence à 8h30 !" Je me pointe là bas à 7h30 un peu enfariné. Ils viennent juste d’ouvrir le circuit et y’en a déjà qui attendent.
J’obtiens malgré tout le sésame rapidos.
Et voici la file qui s’est formée entre temps (le lendemain elle sera deux fois plus grosse !!). 9h15 je suis sur la première convoitée, la CBR 600 RR. Comme sa grande soeur elle est bien belle.
Lorsque les 2002 sont sortie j’avais flashé mais une fois dessus j’ai eu l’impression qu’elles avaient été faites pour des nains (j’ai pas dit japonais). Je ne sais pas s’ils l’ont arrangé depuis mais mes 188 cm ne semblent pas gigantesque sur celle-ci.
La bulle ne me cache pas le tableau de bord, assez complet d’ailleurs. Toutes les informations sont accessibles immédiatement, seul l’accès au deuxième trip demande manipulation. On y trouve une jauge à essence digital et les classiques température, totaliseur, trip, horloge etc. Le compte tour trône en son centre.
A propose de totaliseur, la moto a... 30 km !
Faut dire qu’avec 160 machines mises à disposition durant ces deux jours, Honda ne pouvait pas toutes les roder. Pour le reste, seul le levier de frein est réglable, les rétros sont à moitié utilisables, une molette de réglage du ralenti est juste derrière le carénage gauche, les genoux touchent les carénages à l’arrêt (mais pas de souci en roulant
). La selle est assez ferme, les repose-pieds sont courts avec un téton droit plus long que le gauche. Bizarre. Enfin on va pas passer la journée à regarder des tétons ! En piste !
Il fait froid et les pneus peuvent être piégeux (il y en a d’ailleurs un qui n’est même pas arrivé à rejoindre le circuit en démarrant trop brutalement
). Je me mets quand même devant dans l’espoir de tartiner mais le marshall (le mec nous encadrant, pas le droit de le dépasser) se traîne gravement la bite. Bon ça me donne le temps de regarder le moteur. Pas de surprise, il est creux sous 6000,
pousse ensuite de plus en plus fort jusqu’à environ 10000 tr/min où la puissance semble rester à son maxi quasiment jusqu’à la zone rouge, à 15000 tr/min. Le moulbif est bien sympa, mais le ZX-6R 636 m’a fait meilleur impression (peut être l’inconvénient des essais piste). Le bruit à l’arrêt comme en roulant mériterait d’être plus présent.
Le chassis est lui forcément irréprochable sur un bitume aussi niquel que celui du circuit des 24 heures.
Le frein arrière était faiblard (le manque de rodage jouant certainement aussi) et l’avant puissant mais assez brutal, ce qui explique je crois la tendance de la CBR à se redresser en courbe lorsqu’on les prends, même sans violence. 
C’est donc une moto sans surprise, dotée d’un moteur plaisant et d’un chassis comme il faut. J’aurai certainement pu me faire une meilleure idée si l’essai s’était déroulé sur route. En l’état je l’ai trouvé très sympa mais mon choix reste sur la Kawa. 