Chassis de ouf, moteur sympa, bruit jouissif mais vraiment trop moche.
Alors c’est clair, sur cette moto je ressemble vraiment à rien de rien. C’est un pocket bike. Et elle est aussi trop trop moche. A l’instar de Suzuki avec sa GSX-R 1000 2005
et sa GSX-R 600 2006
, Yamaha est capable du meilleur esthétiquement, comme du pire. Bref le look origami très peu pour moi, elle part d’office avec un handicap. En plus j’ai eu du mal à la trouver à l’essai. M’enfin ayant vu toutes les autres de la catégorie il me fallait bien finir mon comparo et vérifier si ma 636 fraîchement achetée resterait l’élue de mon coeur.
Allez, point de suspense,
oui, je préfère la mienne. Ca ne se joue toutefois pas à grand chose et celle-ci a de très très gros atouts. Photocopie du permis c’est parti pour une demi-heure d’essai. A priori il y a de l’essence, je ferai le plein avant de la rendre. Pas le temps de sortir du parking de la concession que le voyant de réserve s’allume. Merde. Bon je ferai le plein après l’essai, je ne vais pas me taper un million de kilomètres de toute façon. Je chope le périph’ pour rejoindre une portion virolesque qui va bien.
Et bien sûr je me gourre et me retrouve sur l’autoroute direction Bordeaux !
Je me tape un gros freinage histoire de tenter un demi tour avant le péage mais à peine ai-je effleuré le frein arrière que la roue s’est bloquée et je fini mon freinage à la one again, un peu surpris par cette réaction. Bon comme elle est bien équipé niveau frein avant (PR 16 comme sur la R1, étriers qui vont bien...) peut être que j’ai trop délesté l’arrière.
Pas moyen de faire demi-tour, je dois me taper l’autoroute. Tentative de wheel en première au péage : faciiile (et en deux il ne manque pas grand chose) ! Je profite des lignes droites pour voir ce que le moteur a dans le ventre. On dépasse les 220 le temps d’y penser, je n’ai pas essayé de voir plus loin, de toute façon elle était bridée et je sentais qu’elle prenait ses tours avec moins de vigueur passé 12000 tr/min.
Bref niveau moteur, pas grand chose sous 6000 (mais j’y étais rarement), de 6 à 10 c’est bien correct et à 10000 l’aiguille du compte-tours s’accélère. La poussée est très bonne, y’a largement de quoi se satelliser. Ca m’a bien donné envie d’aller tartiner sur piste avec. Le rupteur officie à peine entré dans la zone rouge à 17500 tr/min, dommage pour les 18000 tr/min.
De toute façon son vrai régime maxi est à environ 16200 tr/min me semble t’il (c’te honte !), et Yamaha USA a proposé aux acheteurs se sentant lésés de les rembourser, de peur d’un procès (dont les ricains sont friands). Yamaha a d’ailleurs modifié le compte-tours du modèle 2007 (pourtant identique), en mettant la zone rouge à 16500 tr/min (même les marchands de piano ne doivent pas pipeauter...).
Donc un moteur très sympatique (pas chiant comme celui de la FZ6) donnant l’impression d’une allonge sans fin (faut vraiment vouloir la faire rupter) probablement à cause du bridage. Pour autant celui de la ZX-6R m’a plus charmé.
Celui de la R6 vibre très peu et on le sent moins vivre. C’est subtil mais les vibrations de la mienne (qui déplairont peut-être à beaucoup) me font mieux sentir mon moulin et ça me plait. Enfin, je le redis, c’est subtil, mais voilà ! 
Quant au chassis, mamma mia... Toutes les 600 sportives sont monstrueuses d’efficacité. Elle ont toutes un chassis de folie, c’est énorme. Dès qu’on monte dessus et qu’on les balance de droite à gauche à l’arrêt on sent qu’on est sur une plume. Elles n’ont beau faire que dix kilos de moins que les 1000, y’a pas photo. Et quand on roule c’est encore plus sensible, on les place où on veut, tout est fait pour préserver notre vitesse d’entrée en courbe et ça c’est super bon. Même en rentrant fort on sait qu’on aurait pu y aller encore plus fort.
Génial. L’explication vient certainement de l’inertie moindre des pièces moteur des 600 (vilbrequin / bielles / pistons). Et de toutes les 600 je crois que c’est la R6 qui m’a le plus marqué niveau chassis. Sûrement avait-il été réglé comme il faut par le mécano de la concession qui s’était déjà occupé avec brio du réglage de ma R1.
Ayant finalement rejoint la portion qui va bien je me suis régalé, mais le frein arrière était vraiment beaucoup trop sensible,
ce qui, conjugué aux parties bosselées, ne m’a pas trop permis de me lacher. Pour ce qui est de la position, elle m’allait parfaitement et semblait être assez proche de celle de la R1 que j’adorais. Les bracelets ne sont pas trop loin à aller chercher (ce qui n’est pas le cas sur la ZXR, ce qui est plus crevant quand on roule). Si exterieurement cette moto ne semble pas faite pour des mecs de mon gabari (188 cm),
à bord je me sentais pourtant comme chez moi. Un super jouet mais la demi-heure est bientôt finie, il faut que je retourne à la concession. J’emprunte une autre portion pour rentrer afin d’éviter les flics que j’avais repéré à l’aller et du coup je ne sais plus trop où faire le plein.
Et forcément je suis tombé en panne sèche (c’est ma première fois avec une moto d’essai - moment d’émotion). Heureusement pas trop loin de la concession. Mais ça la fout un peu mal de la rendre en la poussant..
En bref j’en retiendrai un moteur qui va bien, un chassis de folie, un freinage tip top à l’avant mais anormalement puissant à l’arrière, un bruit excellent (comme sur la R1) et une position au poil. Comme quasimodo elle ressemble à rien mais elle a du coeur
(note que même si le bridage n’enlève qu’une quinzaine de chevaux il est bien présent dans les tours).
Elle m’a aussi vachement donné envie d’aller sur circuit...
* LA REINE DES TEIGNES * Voilà ! La R6 était celle qui me manquait pour finir le comparo des p’tites nerveuses. Niveau chassis et freinage ce sont toutes des armes. Et niveau son aucune n’a besoin d’un pot (même si un peu plus de volume de CBR 600 RR ne serait pas pour déplaire) ! Elles ont toutes un super bruit, un vrai régal. A chaque essai j’en ressortais en ayant remarqué l’excellence du chassis, du freinage et du son.
Mon critère de classement sera donc les sensations subtiles que délivre le moteur. Et à ce jeu là la Daytona 675 est forcément première, très très loin devant. Son moteur est génial de caractère, une référence. En deux la ZX-6R 636 pour son moulin rageur, qu’on sent vivre, vibrer. En trois la CBR 600 RR un poil en dessous mais très sympa quand même. La R6 vient en quatrième position et la GSX-R 600 en dernier.
Niveau esthétique ma préférée est la GSX-R 600, vient ensuite la ZX-6R 636 et la Daytona 675 complète le podium. La CBR 600 RR est aussi très jolie (même si son look commence à dater un peu), très très loin devant l’horrible R6. Bon inutile de dire que c’est un classement archi subjectif et personnel. Il n’y a aucune mauvaise 600, elles sont toutes géniales, elles m’ont toutes fait craquer, je les ai toutes adoré.
Bref, y’a pas de mauvais choix.
Je trouve que cette catégorie de moto est dénigrée à tort, je suis actuellement l’heureux propriétaire d’une ZX-6R 636, achetée en descendant d’une R1 2004, et je me régale avec. Le manque de couple ne se fait pas trop sentir car ces motos tirent très court (elles lèvent quasiment en deux à l’accéleration !), on est le plus souvent à la porte de la plage de régime qui va bien.
Le chassis est une merveille, à essayer au moins une fois dans une portion qui tournicote. C’est vrai, il faut plus jouer de la boîte et ça patate moins qu’une grosse, mais dans la virole ça suffit largement pour se faire plaisir (sans vouloir dénigrer les missiles de 200 chevaux sur lesquels je retournerai probablement avec bonheur un jour), et sur piste c’est très clairement le meilleur choix possible.