Devine ce que j’ai trouvé dans ma boite mail il y a quelques semaines ? Le message d’un mec bien cool qui me propose d’essayer sa XR 600 R SM : J’ai remarqué que cette moto qui pour "moi" mérite un essai sur ton site n’y figure pas. . Voilà un manque que je me suis donc empressé de combler ! Par une belle (et rare en ce moment) journée ensoleillée
on s’est donc retrouvé sur Florac pour une balade aux petits oignons...
Thomas est un jeune permis, la 600 XR sa première moto. Bon, on va sûrement l’attendre un peu mais c’est pas bien grave, on s’est déjà gavé pour venir dans le coin,
rouler un peu cool ne nous fera pas de mal. Je pars donc en tête en mode enroulage dans les premiers virolos rapides. Le pauvre Thomas ne doit pas être à la fête avec son vieux mono anémique. D’ailleurs, il est où ? ... Ah ben il est collé à mon cul !
Finalement il doit pas marcher si mal que ça son mono !
Je me mets donc à tartiner plus serieusement par la suite, effet compensé par les virages qui se resserent un peu, et le mec est toujours en train de se rouler sa clope derrière.
Bon. Maintenant que le mono est chaud je vais voir ce qu’il a dans le bide, histoire de comprendre un peu. Comme tout bon supermot elle est dépouillé qu’elle en peut plus. En réalité elle est mieux équipée que d’origine puisque c’est un enduro qu’on a supermotardisé.
On trouve donc un vrai commodo "pure déco", un rétroviseur (juste bon à se remaquiller)
et... c’est tout. Compteur et freins d’origine, la supermotardisation a consisté à coller des jantes en 17, des gommards tendre (ici des Continental Sport Attack qui se sont très bien comportés, faudra que je tente un jour), des protège-mains et... c’est tout. Bah y’a aussi un SuperTrapp, pas excessivement bruyant et au look sympa. La moto ne rends pas trop mal de loin mais de près on voit qu’elle a été peinte à la one again,
je pense que j’aurais pas fait pire.
De toute façon elle s’est vendue 1500 euros, et à ce prix là , y’a quand même pas vol. Hop, je grimpe dessus. Bien haute, le cérémonial du démarrage ne doit pas être marrant pour les petits...
Bref, point de compression, levier de décompression et on saute sur le kick ! Ma grosse main passe tout juste dans le protège main, la poignée se bloque un peu en la tournant. Le levier de frein n’offre aucun feeling mais est suffisament ferme pour que je puisse m’en servir avec deux doigts, donc...
C’est parti !
Comme sur les autres monos Honda la boîte ne "dit" pas si on est en première ou cinquième (le sélecteur reste mou). Le moulbif repend de façon égale quel que soit le régime, la courbe de couple semble assez plate. Trop bas il s’engorge et est sur le point de caler, trop haut il ne délivre plus de puissance et vibre en grognant.
La plage d’utilisation est suffisament large pour s’amuser. A l’instar de la 650 XR le senti de piston n’est pas présent. Le moteur est expressif et vit, mais pas à la manière des KTM, que je préfère.
Et on sent quand même qu’une bonne petite révision / réglage serait nécessaire pour qu’il puisse s’exprimer entièrement. Il avait quelques hochets et quelques petits bruits qui doivent être absent sur un moteur en forme.
En l’état il marchait déjà bien, et d’ailleurs on retrouve ce moteur sur les 600 XLR qui traumatisent quelques sportives en Championnat de France des Rallyes Routiers.
Avec sa transmission secondaire rallongée (on sent qu’elle tirait long) elle a tapé un 160 compteur et le 170 doit être jouable dans de bonnes conditions. Pas mal, non, pour un mono qui a 20 ans ? 
Malgré la transmission secondaire elle se lève facile en première. En deux je n’y suis pas arrivé mais je ne suis pas un killer et peut être qu’avec un coup de cirette ça le ferait. Le frein moteur ne m’a pas géné, mais l’absence d’amortisseur de couple dans la jante arrière décuple la brutalité au rétrogradage.
Ces à -coups font facilement glisser l’arrière et ils sont la raison du point faible principal de ce moteur : le pignon de 3 qui les digère mal.
Niveau chassis c’est une enduro donc forcément super souple, et putain la frayeur au premier freinage !
La moto plonge de l’avant comme c’est pas permis et freinouille à peine ! On a vraiment l’impression d’être debout sur le frein, bon coup de flippe au début puis en enroulant ça passe finalement pas trop mal. Les plaquettes étaient peut être des organiques / kevlar, des métal fritté / sintered amélioreraient probablement tout ça. Le tambour était tout timide,
j’avais du mal à le distinguer du frein moteur...
Malgré la mollesse des suspensions la moto était très saine. Ca ne me génait pas en virage et elle ne louvoyait pas en ligne droite, même à fond. Le faible poids de la brèle, la position haute, le large guidon aidaient vachement pour la conduite à vue.
Dans les virages à gauche la béquille latérale (LUXE !) avait tendance tomber un peu et à frotter sur l’angle, quand je suivais Thomas je le voyais la remonter en ligne droite ! 
En tout cas même si on peut lui reprocher plein de choses je me suis amusé avec cette brèle. Les conditions (routes / météo) étaient idéales et je me suis régalé sur une mini route où j’ai mis la fessée à tout le monde en rigolant. En 636 ça aurait été une autre histoire...
D’ailleurs pour répondre aux blaireaux qui se croient bons parcequ’ils déposent des hypersports alors qu’ils sont en supermot’ dans des mini routes : perso c’est plutôt le contraire qui m’impressionne. A conduite égale, le SM est bien plus facile que la sportive. 
Ce qui n’enlève rien au mérite de Thomas, qui maniait vachement bien sa XR. Tellement bien que tant qu’on restait sous les 120/130 il était impossible à décrocher !
A se demander si sa moto ne faisait bien que 50 poneys ! Le gars veut faire du rallye, à mon avis il n’y fera pas que de la figuration. Thomas, je ne t’apprendrai pas que tu roules super fort. Je ne t’ai pas trouvé de point à améliorer si ce n’est le poil de marge qui distingue le talent de la fougue. 