Il y a six ans, premières journées Orange Days, premier essai d’une KTM. Celui de la Duke 2 que je me suis acheté en 2004. Depuis, la gamme route de KTM s’est énormément étoffée, avec toujours un esprit bien sportif, fidèle à son "Ready to Race". La SMT est exactement dans cette tendance, chassant sur les terres de la R1200 GS et autres trails à capacité sportive.
Elle a toutefois fait le chemin inverse, ce n’est pas un trail qu’on a "sportifé" mais un supermotard qui a été "confortisé". Visuellement la SMT est une Supermoto accastillée. Ses origines lui donnent de fait une place à part dans la catégorie. Supermoto au confort et au rayon d’action améliorés, elle s’adresse aux arsouilleurs qui roulent plus qu’aux rouleurs qui arsouillent. Un autre genre de polyvalence.
Niveau confort en gros y’a pas grand chose à redire. Leviers réglables, rétros utilisables entre 1/2 et 2/3, position agréable, selle confortable, présence d’attaches pour des valises latérales, petit saute-vent qui doit se faire apprécier sur l’autoroute, on sent qu’on peut rouler longtemps. D’ailleurs le réservoir gagne 4 litres par rapport à la Supermoto. Ses 7 kilos supplémentaires se sentent toutefois, car en partie haut perchés.
Mais bon, je ne les ai pas senti trop longtemps et vu que je descendais de la H2, qui a un centre de gravité assez bas, la sensation était peut-être normale. En tout cas, à l’instar de sa génitrice, la SMT a un gros faible pour les virages. Mon dieu qu’elle y est bien. Mon dieu qu’elle y est facile. Vraiment la prise en main est rapide, j’ai tout de suite été en confiance. Seules les routes humides et la peur du repose-pied racleur (et la petite caution de 2000 euros) m’ont bridé.
Niveau moto c’est la régalade. Le frein avant est tip top, moelleux et puissant à souhait. L’arrière un petit peu trop sec, bloquant trop facilement à mon goût. Les suspensions m’ont plu sur mon court essai, sportives ce qu’il faut. Bref le chassis va bien. Le petit point dérangeant (il en faut bien un), était la selle. Creusée pour plus de confort, elle me calait. Les mecs au gabari "standard" ne seront pas embêtés mais moi et mes 188 cm on se trouvaient trop près du guidon. Du coup j’avais tendance à avoir le buste un peu en arrière. Beurk.
Quant au moteur, il faisait preuve d’une santé réjouissante. Y’a de la grosse patate à tous les étages, délivrée de façon assez linéaire mais pas dénuée d’âme. Assez plein sous les 6000 on sent qu’on passe un cap ensuite, la moto devenant plus rageuse, plus expressive. Tout comme sur la Supermoto le senti de piston qui m’est cher est peu présent mais avec une paire d’Akra on arrive à en avoir un peu quand même. Le rupteur n’est pas trop violent et se déclenche juste après que le bicylindre commence à se calmer.
Malheureusement là aussi un petit bémol, une injection qui tend à donner des à-coups. Rien de dramatique mais ça se sent et d’autres constructeurs n’ont pas ce souci. C’était assez génant pour faire des wheelings d’ailleurs, donnant l’impression qu’il fallait la "berner" pour bien lever. Impossible de lever en coupant-remettant la sauce bêtement comme sur une machine à carbus, par exemple. Là il fallait "amorcer" la reprise gentiment bas dans les tours puis balancer la purée en tirant sur le guidon. Tout ça en deux hein.
Alors OK, ceux qui lèvent à l’embrayage ne seront pas gênés mais les pines comme moi, si. Par contre quand on y arrive c’est que du bonheur, la levée est assez progressive, la deux donne plus de temps pour doser et on parvient facilement à la lever suffisamment haut pour la tenir honorablement. Votre serviteur s’est vraiment fait plaisir et rien que pour ça la SMT a droit à son "dlabaaalle approved".