La V7 Classic m’attirait car j’avais envie de voir si toutes les Moto Guzzi ont un méga senti de piston. Il y en a bien sur celle là aussi, mais nettement moins que sur les Guzzi King Size. Pour bien en profiter il faudrait un pot KIPETE. Les palpitations sont aussi bien plus présentes à bas régime que dans les tours. Pourtant c’est dans les tours que le V transversal marche le mieux, du coup j’ai pas plus accroché que ça.
Mais reprenons au début. Surfant sur la vaguelette de la moto néo classique, Moto Guzzi nous présente cette V7 Classic, équipée du moteur de la Breva 750. Le look est bien rétro, sans être aussi marqué à mon goût que sur la W650. M’enfin il reste assez fidèle à celui dont elle reprend le nom, la V7 Sport, dans le temps louée pour son châssis.
Présence d’un cardan, comme à l’époque. Le réservoir est en plastique (nylon pour être exact), le bouchon de réservoir n’est pas monté sur charnière. La moto est chaussée de Metzeler Lasertec. Les poignées passager sont super basiques. Les rétros sont à moitié utilisables, les leviers ne sont pas réglables, la selle est plate et ferme, la moto s’enfonce peu, malgré mes 95 petits kilos... La position est bien tranquille.
Démarré, le moteur a son petit couple de renversement, comme les V11 et autres moteurs boxer. Le tableau de bord a les infos classiques (clignos, compteur et compte-tours à aiguille) plus la température extérieure et un témoin de réserve. La boite est un peu rugueuse, la prise en main est facile et le moteur plaisant à bas régime, offrant des sensations sympa à la relance avec un PLAT PLAT qui va bien.
Mais là où il marche le mieux c’est dans les tours, passant un léger cap vers 5000 tr/min suite auquel il monte avec une relative vigueur jusqu’au rupteur, à 7800 tr/min. Malheureusement à haut régime les sensations sont diluées. Du coup c’est comme sur la 1700 MT-01 : si on se traine c’est sympa mais on s’emmerde et si on tartine on s’emmerde mais c’est sympa. En réalité, comme avec la MT-01, en tartinant on s’emmerde et on s’emmerde...
Parce que si la garde au sol m’a semblé plutôt bonne (je ne l’ai pas fait frotter), j’étais bien bien sur la réserve. La faute à des mouvements bizarres à la coupure des gazs, probablement dus au cardan et au frein moteur assez présent. Ça donnait l’impression que la moto allait se désunir. Et puis avec 48 chevaux pour 200 kg, le moulin n’est pas péchu et notre brushing ne court aucun risque.
Sinon il est assez souple, comme les 1100 / 1200, et ne vibre pas excessivement, contrairement à ce que pouvait laisser penser l’absence d’un rétro. Quelques fourmillements dans les repose-pieds à certains régimes, c’est tout. Le freinage m’a impressionné : simple disque à l’avant avec étrier Brembo 4 pistons, il était tout simplement... à chier. (j’adore ce smiley) Ben ouais. Je ne suis même pas sûr qu’elle freinait mieux que ma H2, c’est pas impressionnant, ça ? L’arrière était lui limite trop puissant.
Au final, pour un usage à la cool, ce qui sera sûrement le cas des acheteurs de ce type de moto, elle ira très bien, avec un moteur sympa dans les bas régimes et un frein qu’on pourra empoigner à toc sous la pluie sans crainte. Mais malgré sa bonne garde au sol et son héritage glorieux il ne faudra pas lui en demander beaucoup plus, à moins d’aimer se faire peur avec un frein digne de l’époque et un châssis qui semble capable d’entourloupe.
Pour la petite histoire dans les 70 il pouvait arriver que la moto parte en guidonnage lorsqu’on relâchait les gazs dans une grande courbe rapide. C’est arrivé à mon pote Jean-Marc qui s’est fait la trouille de sa vie comme ça, - son slip s’en survient surement encore - si ça doit arriver il faut remettre les gazs pour que la moto se restabilise. Je ne dis pas que la V7 Classic est capable de ça, mais elle m’y a fait penser lorsque j’étais au guidon...