Pour cette balade j’espérais avoir récupéré mon 660 SMC dont le moteur avait rendu l’âme une heure après l’achat, en pleine route enneigée...
Ça n’a pas été le cas mais mon gentil cousin a bien voulu me prêter sa ZX-6R de rallye pour que je puisse me joindre à ce qui fut une véritable journée d’essai entre potes.
Au programme des festivités, HP2 Mégamoto, HP2 Sport, Duke 690 R et Duke II. Miam.
Pour ne rien gâcher c’est sur les petites routes du mont ventoux et par une météo idéale qu’on s’est échangé les brèles.
Premier choix, la monture de JeanJean le boucher (rapport à son art de la taille), la "méga bouchère" qui le régale indifféremment en ville, en vitesse lumière ou en virole. N’ayant rien à battre des deux premiers je n’ai rien fait que tartiner avec. 
Mais avant, détaillons un peu la bête. Je n’accroche pas sur le look général mais y’a du matos. La série HP2 est le top du top chez BM
et force est de reconnaitre qu’ils ne se foutent pas de notre gueule. Ou du moins utilisent les mêmes ficelles que les Italiens avec leurs versions "R" / Factory. Öhlins forcément, traitement des tubes de fourche, Akrapovic mais aussi du carbone. Franchement ils savent faire plaisir au kéké qui sommeille en chacun de nous. 
Vient le moment de monter dessus, et bordel, elle est haute. Un genre de sélection pour ne pas avoir de gonzesse au guidon c’est pas possible. Et quand bien même on arrive à s’assoir dessus v’la pas les bras qu’il faut pour attraper les poignées. En même temps.
Je ne parle pas de la béquille chiante à choper, ultime piège pour le petit équilibriste qui aura franchi les étapes précédentes. Point de salut donc pour les moins de 1,80m. 
Reste qu’à bord c’est plutôt confortable et la selle est moins fine qu’il n’y paraît. Les rétros font petits mais suffisent et les leviers sont réglables. Ça serait bien s’il n’y avait pas ces commodos de -biiip-.
Le tableau de bord est complet avec le rapport engagé et un décompte kilométrique une fois en réserve.
A noter le petit réservoir de 13 litres qui permet toutefois environ 180 km avant panne sèche
et un décompte kilométrique un poil pessimiste (on peut faire 5/10 bornes de plus que prévu). Micro check-up avant de m’élancer. Le frein arrière est trop bas, le couple de renversement toujours bien présent et le châssis semble un peu souple. Ou alors j’ai encore grossi ? 
Sans surprise la moto absorbe les bosses sans y penser, un vrai tapis volant. Elle s’enfonce un peu sur l’angle et on sent qu’on passe un cap pour la relever lorsqu’on la secoue dans du serré d’un virage à l’autre. Ou qu’on a une conduite de boucher.
Le genre dont elle s’accommode d’ailleurs, grâce à sa tuerie de freinage (top et bon feeling). L’arrière va bien aussi pour peu qu’on arrive à l’attraper.
Quant au moteur s’il ne m’a pas éblouit par un caractère hors du commun
il a quand même de bons atouts qui peuvent plaire, comme un raclement à 3000. Mais il donne son meilleur de 5500 à 8500 avec une poussée velue. Et du vent dans la quiche.
Le cardan se fait oublier et il y a ce qu’il faut de frein moteur pour enrouler plaisamment.
Au final c’est une moto que j’ai apprécié mais que je n’achèterai pas. Elle n’a pas de gros défaut et convient parfaitement à JeanJean mais j’ai un peu psychoté sur les cylindres qui sortent
et dans lesquel j’ai d’ailleurs tapé lorsque j’ai voulu tenter un sorti de papatte en épingle. Elle m’a aussi fait un peu mal au bras (guidon écarté ? position ? conduite de connard ?
) et je l’ai trouvé somme toute moins intuitive et équilibrée que la grosse Supermoto KTM, qui serait un choix plus réfléchi pour tout bon arsouilleur lobotomisé qui se respecte. 