Deuxième essai de cette journée décidément à ne pas rater, la superbe HP2 Sport de Loig. Cette moto est la première BM que je trouve jolie. Il est loin le temps ou avec Ben on se disait "le jour où je trouve belle une BM tu me réveilles !". Enfin tout n’est pas gagné pour autant hein, keep up the good work les BM folks !
Bref, détaillons, détaillons. En photo elle me plaisait. Mais en vrai c’est une tuerie. Le pot est magnifique. La selle autoporteuse en carbone un chef d’oeuvre. Le haut de carénage splendide (rahh ces entrées d’air...). Le garde boue superbe. Le tableau de bord sublime. Les commandes reculées du grand art. Le sabot ciselé. J’arrête là car en court de synonymes. L’envergure de cette moto est encore plus grande quand on contemple l’océan de médiocrité esthétique qui l’entoure. Vraiment pas grand chose à jeter. Pas de faute de goût. Pas de rétros ou cligno qui cassent la ligne. Même la clé de selle était lookée. Même le support de plaque tabasse sa mémé, le plus harmonieux qu’il m’ait été donné de voir.
Et comme pour la HP2 Mégamoto l’équipement est de haute volée : du carbone partout peint juste ce qu’il faut pour ne pas faire cake. Öhlins forcément, Brembo monobloc (ou pas) radial qui bute, coloris choisis, monobras sympathique, je vais arrêter là pour l’esthétique mais avec la 1098 et la R1 2004 c’est une de mes motos préférées.
Malheureusement le ramage n’a pas été à la hauteur du plumage.
Allez, va. Je suis un peu dur (non pas comme ça vil pervers ) mais il y a plusieurs nuages dans un ciel que j’espérais dégagé qui m’ont gâché la balade. Alors comme on dit, qui aime bien châtie bien. Je ne me plaindrai pas de la selle un peu dure et de la position sportive, qui ne m’ont pas vraiment gêné. J’ai surtout été perturbé par le cardan que j’ai trouvé trop présent et comme s’il avait du jeu. J’avais du mal à faire l’accroche poignée de gaz-roue arrière et je prenais les virages lents comme une merde, sur la défensive.
Le shifter, sympa au demeurant, était brutal sur les premiers rapports et me retrouvant régulièrement en première dans le lent j’étais contraint de me servir de l’embrayage plus que de raison. Du coup j’essayais de passer les épingles en évitant le passage de rapport pour plus de fluidité mais ça ne m’ôtait pas cette désagréable et fondée impression de me traîner la teeeeeub !!!
Pour finir sur le perfectible, j’ai trouvé que le châssis "tombait" un peu, malgré des Pirelli Dragon Supercorsa pro neufs (les amateurs apprécieront). Maintenant on peut passer à ce qui m’a plu, et il y a aussi beaucoup à dire. Si la boite / cardan est à chier, le reste est plutôt pas mal.
Le moteur est le meilleur Boxer que j’ai pu essayer. Il est rugeux, expressif et vivant bas dans les tours. Et passé 6000 on a droit à du gros POWAAA. Les 10000 tr/min (ou presque, elle rupte à 9500) et les 200 s’accrochent comme qui rigole. Pétarades sympas à la coupure des gazs, le moteur a peu de frein moteur et d’inertie. Pas de problème pour s’arrêter pour autant grâce à un frein avant simply perfect. Au top, comme sur la méga bouchère et aux meilleurs standards actuels. Le frein arrière est par contre un poil timide et difficile à attraper.
Le reste en vrac. J’ai trouvé que la moto vibrait pas mal. Peut être la cause de fourmillements dans la main droite, ou simplement la position sur les poignées. Le shifter est un plus sympa mais la boite lente et rugueuse ne le mettait pas en valeur, voir le desservait sur les premiers rapports. Le châssis me donnait l’impression d’avoir 5 cm de débattement et manquait donc de souplesse. Enfin je n’ai toujours pas passé le cap psychologique des carters proéminents et de la crainte de m’envoler en les raclant sur une compression.
Pour la vie à bord je trouvais bien ma place et j’aimais pouvoir serrer la moto entre les jambes. Les rétros étaient utilisables à moitié, les leviers radiaux réglables en éloignements et j’appréciais d’avoir le rapport engagé au tableau de bord, grandiose et archi complet mais dont les tours minutes auraient pu être plus lisibles. Et comme d’hab, couple de renversement et commodos de merde.
En conclusion. Ma, que bella ! Les problèmes de douceur à basse vitesse, exacerbés par les routes empruntées (et rendues à regret ), ont malheureusement déçu mes attentes. Mais il est possible que ce ne soit pas le cas de toutes les HP2 Sport. Peut être avait-elle un soucis de boite ou de cardan, ou bien besoin de réglages, et dans le doute je lui mets quand même un D’autant plus que pour une utilisation plus appropriée (courbes plus rapides etc), il est peu probable qu’elle déçoive son proprio. BM a fait bien fort avec cette HP2 Sport, en look comme en sensations moteur. Continuez sur cette voie les gars !