Prévoyant de retourner à l’hypersport l’année prochaine
je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de les comparer en attendant. On ouvre donc le bal avec la ZX-10R... en 100ch.
La position est à peu prêt autant sur les poignées que sur la GSX-R. Si ça a l’avantage d’éviter le mal au fion (faut que je me décide à faire quelque chose pour la Duke
) et de se rendre compte de la fermeté de la selle, ça reste un peu fatiguant. Les rétros sont placés plutôt bas, ce qui les rend assez efficaces pour la catégorie. Le tableau de bord, chipé à la Z 1000, n’est pas très lisible lorsque l’on souhaite voir le régime moteur et possède un voyant qui n’a du shift light que le nom
car il est impossible à consulter sans regarder le tableau de bord (je croyais que c’était le témoin de réserve !). Les autres voyants remplissent leur office mais comprendre à quoi ils correspondent est une autre paire de manches. 
En dynamique on peut trouver le levier d’embrayage un peu ferme et une facilité moindre à balancer la moto (par rapport à celles dotées d’un grand guidon). Cette position rendant le contrôle de la moto plus difficile ne m’aura pas permis de me lâcher.
Le chassis est ferme et précis comme on peut s’y attendre, et le train avant bien naturel et neutre. A l’avant toujours, le freinage concilie puissance et feeling mais l’arrière est aux abonnés absents (peut être n’a t’il pas été bien rodé). Le levier, réglable, aurait pu avoir une course un peu plus courte.
A bas régime le moteur n’est pas époustouflant, en tout cas moins que celui de la GSX-R.
Pas de violence sous les 5000 tr/min, il répond bien par la suite mais à peine commence t’il à s’envoler, vers 7-8000 tr/min, qu’il se met à piétiner. Dur, dur d’être une bridée !
On peut accrocher facilement les 200 mais tirer un rapport à fond ne présente pas grand intérêt. Ou plutôt si, un : le son. Le pot d’origine donne un bruit proche d’un non homologué dans les tours, il me rappelait le Yoshimura de la GSX-R !
Donc à part pour le look, aucune raison d’en changer.
Aimant enrouler sur le couple, j’avais hate de voir si oui ou non les nouvelles bombes étaient creuses, et laquelle serait la plus agréable en bas (les journalistes se contredisant). Si le castrage de la ZX-10R l’aura empéché de m’impressionner par ses watts, son couple à bas régime ne m’aura pas beaucoup séduit non plus.
Reste plus qu’à espérer que la R1 soit plus bandante... Au pire on raccourcira la démultiplication secondaire...
06/04. Deuxième essai rapide pour affiner la comparaison avec la R1. Le chassis de la ZX-10R est vraiment bon, en particulier le train avant en or massif,
collé à la route. A bas régime la différence n’est pas flagrante (je comprends mieux les journaleux). Il répond bien un poil plus tard que la R1 (vers 4500/5000 tr/min) mais rien de dramatique pour autant. Le moteur m’a en fait plus plu que la première fois...
quand je dis qu’un essai est subjectif ! Il ne reste définitivement plus que nos préférences esthétiques pour les départager.
07/05. Encore un autre essai de la ZX-10R, mais... FUUULL !!!
Celle de Malopignons, un repairien (pour attendre) avec qui j’ai parcouru une grosse centaine de bornes. Sa moto est équipée d’une ligne Akrapovic titane, d’un Brembo PR19 et les plaquettes de frein arrière ont été changées pour celles équipant la Z 1000. Premières impressions, la position est équivalente à la R1, ou presque. La selle est plus large mais aussi plus ferme que sur la Yam. Elle m’a quand même permis de me soulager du mal au fion qui s’installait.
Le réservoir est assez ergonomique mais sa forme ne permet pas de le remplir entièrement...
Le chassis était réglé plus ferme que le mien, ce qui n’était pas dérangeant sur les routes parcourues, essentiellement top voir super-top (les Marseillais ont bien de la chance). Le train avant n’était pas aussi bon que sur la ZX-10R essayée précédemment, il fallait aider la moto à tourner au guidon.
Par contre je me suis rendu compte en remontant sur la R1 que son train était lui du niveau de la première ZX-10R ! La personne qui me l’a réglé a vraiment fait du bon boulot ! Marrant de redécouvrir sa moto après un essai, et impressionnant ce que les réglages influent. Dommage que je ne sache pas y toucher...
Le PR19 m’a déçu. Il n’était pas meilleur que le PR16 de la R1,
et même moins agréable à cause d’une course morte un peu génante (ou alors je me suis habitué au mordant immédiat du mien). Très loin du freinage de la SuperDuke (y’a un mystère à éclaircir, là ). Et l’arrière n’était pas top non plus, avec lui aussi une course morte génante et une progressivité moyenne. Il semble pourtant que la seule différence avec celui de la Z 1000 (exemplaire), soit les plaquettes.
Bizarre. Le sélecteur était réglé un peu haut. C’était voulu pour pouvoir passer les vitesses sur l’angle.
Niveau moteur la comparaison n’est pas très évidente puisque mes sensations étaient biaisées par la présence d’un pignon plus petit sur ma R1 (qui a conquis Malopignons, il vient d’installer une couronne plus grande), et l’essai était trop short pour bien sentir le moteur (la ligne modifie aussi sûrement le comportement d’origine). Ceci dit, la moto racle (j’aime bien) sous 4000, est aussi creuse que ne l’était la R1, puis offre une belle montée en puissance tout en rondeur et progressivité.
Je n’ai pas noté de cap à l’accélération mais paraît-il qu’elle s’essoufflait vers 12500 tr/min (comme la R1, ça se sent bien en wheeling) avant la pause de la ligne. Sans surprise ça pousse velu passé les 7-8000 tr/min. La moto vibre plus que la R1 mais la poussée m’a semblé moins impressionnante que sur une GSX-R 1000. La comparaison entre cette dernière et la ZX-10R est toutefois délicate, il faudrait faire un vrai essai comparatif pour vérifier.
La différence doit de toute façon être très subtile. L’embrayage était plus ferme que sur la R1 (donc fatiguant), le frein moteur était assez présent à la deccélération et il y avait quelques à -coups à la remise des gazs.
En conclusion j’ai préféré ma R1, bien plus belle (hé ouiii
), plus agréable de freins et chassis. Mais les grosses sportives sont bien trop proches en tout pour être franchement dissociées. Bien réglées elles se valent toutes en chassis, freinage et moteur (quoi que j’ai pas encore essayé la CBR 1000 RR...). L’esthétique reste pour moi le plus gros critère de sélection. Sur route c’est le bonhomme qui fera la différence, Malopignons me l’a encore démontré par ses grosses prise d’angle et ses entrées en virage de ouf. Lors de notre balade heu, arsouille, il y a eu plusieurs portions où j’ai pas vu le jour. Une journée bien instructive... 