“Bon, tu peux l’essayer si t’arrives à la démarrer.” Et pas de démarreur, bien sûr. Bien bien bien, voyons vouar...
Deux starters sont présents sur le moteur, un pour les démarrages à froid et l’autre à chaud. Tentons sans rien. On pousse le kick doucement jusqu’à sentir un point dur, on décompresse, on pousse encore légèrement, on remonte le kick et on saute dessus ! BrooOAP ! Yeah !!
La SMC est vraiment une meule de course. Certains ont d’ailleurs fait des podiums en championnat de France avec des versions quasi stock.
Pour passer l’homologation elle est vendue tirant beaucoup trop long et en 34 chevaux.
Celle essayée avait les réglages qui vont bien : raccourcie (-1 devant, +2 derrière), ligne Akra, richesse, boite à air, etc. Ainsi modifiée elle sort 65ch.
Elle disposait aussi d’un réservoir 18 litres, une selle “confort” (oh oh oh), un compte tour numérique (y’en a pas d’origine) et était lestée d’un gros sac à dos. Les leviers sont assez courts et ne semblent pas réglables facilement. Les commodos sont hors normes, avec le klaxon planqué dans un coin et des boutons bizarre faisant office de clignotants ou de passage en plein phare.
On sent bien que ça a été rajouté pour l’homologation... Le tableau de bord ne comprends qu’un compteur, un voyant de plein phare et un autre de clignotant (grillé d’ailleurs, comme sur la Duke). Autre sacrifice fait pour la course, la moto ne dispose ni de neimann, ni de clé de contact !
La partie cycle est saine, la moto se montrant assez précise malgré les grands débattements. On la balance sans effort et elle reste collée à la route,
équipée de plus de Pilot Power. Le freinage est du niveau de la Duke : du top, mais la plongée de la fourche demande de décomposer le freinage pour qu’il soit efficace (comme sur la Supermoto). Pour ce qui est des vibrations, elles n’étaient pas vraiment plus génantes que sur la Duke, contrairement à ce que j’avais lu,
même si la mienne m’a semblé plus douce, moins brutale, lorsque je suis remonté dessus (le pot ?).
Maintenant le morceau le plus intéressant est bien entendu le moteur dont j’avais entendu maintes louanges. Soyons bref : il pousse fort, mais n’est pas époustouflant non plus en venant du 640 LC4.
Peu souple (jamais sous 3000 !) il reste coupleux mais ne s’envole vraiment que vers 5500 tr/min (contre 5000 pour la mienne). Au dessus il souffle fort et un 172 a été accroché en forçant à peine (Philippe l’a monté à 180). En se tirant la bourre je n’ai pas noté de réelle différence à l’accélération.
Moto et motards ont passé une SMC et une Duke au banc et la différence n’était que de 5 chevaux et un demi mkg de couple. La moto est plus légère mais avec le gros sac sur celle essayée je n’ai pas noté de changement. Par contre on sent qu’on doit bien se marrer dans la petite virole en sortie de virage.
D’autant que le senti du piston est bien renforcé par le son de la ligne. Son qui doit quand même finir par saoûler car à peine en deça de celui de ma moto en échappement libre (Philippe avait d’ailleurs des boules quies). En fait le silencieux est fourni avec un db-killer ; une fois celui ci installé, le son est tout à fait acceptable.
En résumé si c’est une super meule, le look moins chiadé que sur la mienne, le moteur pas si éloigné que ça, l’orientation plus piste (pas de contacteur, pas de démarreur, pas de neimann !), la garantie de 6 mois et l’homologation une place ne me font pas regretter mon choix. 
04/08. Quelques précisions concernant le moteur me semblent nécessaires. Beaucoup disent que la différence entre la 640 LC4 et la 660 SMC est énorme, très sensible etc. Le fait est que c’est vrai ! Mais ça dépend de quel 640 LC4 on parle ! Celui de la Supermoto et celui de la Duke 2 ne fonctionnent pas pareil !!! La Supermoto délivre 48 ch, la Duke 55 ! Le moteur de la Supermoto est très rond, celui de la Duke très explosif ! Le 660 SMC n’a effectivement rien à voir avec le comportement de la 640 LC4 Supermoto, mais il se comporte de façon assez similaire à la 640 LC4 Duke 2. Car il est lui aussi explosif : il se met à marcher environ 500 tr/min plus haut et a un peu plus d’allonge que la Duke, la différence est donc moins marquée qu’avec la Supermoto. Ensuite les KTM ont toutes besoin de quelques réglages pour délivrer leur plein potentiel, ça peut aussi jouer lors d’essais.