En voilà une moto, qu’elle est belle ! Et fidèle à ses habitudes, Yamaha l’a super bien fini, vraiment rien à dire. 
Lourde à manier à l’arrêt, la position de conduite est globalement très agréable. Le guidon tombe parfaitement dans les mains et l’assise compense sa relative fermeté par sa largeur. Le look a toutefois primé sur l’ergonomie de la selle, perfectible. Le réservoir est bien haut, et gène lors des demi tours.
Utiliser une sacoche doit se révéler difficile, voir emmerdant. Ma jambe droite touchait parfois un tube d’échappement (protégé). Le levier d’embrayage hydraulique est ferme et non réglable en éloignement. Le levier de frein est à maître cylindre radial, réglable via une vis. Les boutons du tableau de bord sont peu accessibles et je trouve que les rétros (qui vibrent et ne sont qu’à moitié efficaces) font custom.
Peut être un clin d’oeil à la XV 1700 Warrior ?
J’enfiche la clé codée dans le contacteur, joliment caché entre le guidon et le réservoir. Contact. Le tableau de bord s’amuse pendant que la moto se prépare. Démarrage. Un bruit particulier se fait entendre avant que le twin ne s’ébroue. Le régime un peu haut est doucement baissé par le starter automatique. Bien sympa tout ça.
Première. Klong. Ouch, ça c’est moins sympa. 
Sur les premiers kilomètres la moto était difficile à tourner (elle refusait de se pencher) et ça c’est atténué par la suite. Le pneu avant était probablement légèrement sous gonflé,
ça se sentait à sa façon d’absorber les petites bosses. La fourche et les freins avant ayant été piqué à la R1, est-il nécessaire de dire qu’elle freinait extraordinairement bien (à condition de les avoir un peu fait chauffer avant) ? L’arrière était lui bien trop timide, ce qui m’a mis en délicatesse sur des graviers...
Heureusement la moto a pas mal de frein moteur, ce que l’on sent surtout sur les premiers rapports. On n’est d’ailleurs jamais loin du bloquage de l’arrière lors de rétrogradages brutaux. Quel que soit le rapport les vitesses passent en claquant.
Première déception, le chassis qui ne m’a pas convaincu. C’est vrai que la route de l’essai n’était pas un billard mais la moto bougeait trop sur l’angle et elle était un peu lourde à emmener.
Il y a peut être un travail à effectuer sur l’amortisseur, je trouvais qu’il pompait beaucoup.
Deuxième déception, le moteur. Peut être n’ai je pas eu le temps de le comprendre ou bien les routes n’étaient pas l’idéal mais il ne m’a pas séduit dans la virole.
Pourtant il a de bons gros charmes. Il reprend sur les premiers rapports à 1500 tr/min, est à l’aise à partir de 2000 et lache les watts de 3000 à 5000 avant de se calmer, la zone rouge étant à 5500 tr/min. Il pousse très bien et donne de super sensations entre 2000 et 3000 tr/min, où l’on sent encore plus les coups de pistons qu’ailleurs.
Et alors, qu’est ce qui m’a déplu ? Ben ce double visage justement. Elle est excellente de 2000 à 3000 et watte de 3000 à 5000. Entendons nous bien, elle watte FORT, mais sans grandes sensations subtiles. Dans la virole si on est sur les watts c’est pas génial et si on est sur le couple on se traine.
Un reste de son origine custom ? Les bruits moteur rappelaient d’ailleurs parfois ce genre de moto (oui oui c’est normal mais voilà ). Le son est un peu limite, des pots comme il faut la rendraient sûrement plus jouissive.
Sorti de cela j’ai accroché un 200 compteur couché dessus en insistant un peu,
les accélérations sont vraiment sympas et on est bien calé par la selle. On doit pouvoir la lever en première mais ça n’est évidemment pas sa tasse de thé.
La moto est donc bien dans l’ère du temps, donnant de bonnes sensations pour qui ne va pas trop vite et pouvant aussi donner suffisament de watts.
Pour autant je la trouve le cul entre deux chaises, alors qu’on peut croire qu’elle est faite pour arsouiller, elle donne surtout à ceux qui restent sérieux. Les joueurs iront donc chez Buell.