Pierre est un phénomène. A 68 ans il vient de se taper 2 journées entières sur son hypersport dans des petits cols bien pourris. Plus de vingt heures de bécanes sur un engin dont il a rabaissé les bracelets (! !) pour une position plus allongée. Et il roule fort le papy !
Me demandant depuis quelques temps quelles étaient les différences entre ma R1 et mon ancienne GSX-R (la même que lui), on a procédé a un petit échange... riche d’enseignements.
Tout d’abord la position. Les bracelets sont plus éloignés que sur la R1, moins cintrés (mais cela vient peut être de ses réglages), et les repose-pieds, descendus eux aussi, sont plus bas. Ceux d’origine doivent être à la même hauteur que sur la R1. Pas de grandes différences, donc, sauf la selle qui est plus moelleuse.
Le levier de frein est réglable, celui d’embrayage ne l’est pas d’origine mais il en a greffé un piqué aux nouvelles Triumph 1050. Un indicateur de rapport engagé a été installé, forcément moins bien intégré que sur les K5. C’est pas si inutile que ça. Le réservoir est bien plus large que celui de la R1, moins agréable à serrer. La moto est équipée de polys piste “comme ça je crains pas de la mettre par terre”. La présence d’une sacoche de réservoir ne m’a pas géné. La latérale n’est pas super facile à attraper, peut être à cause de ses repose-pieds rabaissés.
Démarrage. Le son est bien bon, franchement pas besoin de changer le pot, sauf pour le look. La boite claque fort, l’embrayage ne semble pas très progressif (c’est sûrement pour ça que je calais de temps en temps avec la mienne ). Le passage des rapports n’était pas très agréable dans l’ensemble. Point mort, vitesse qui craque, pas dramatique mais perfectible. Les vibrations étaient bien présentes, plus que sur mon actuelle, et j’ai rapidement eu des fourmis dans la main droite.
Le moulin est plus sympa que celui de la R1. Sa façon d’accélérer est plus rageuse, moins lissée. C’est pas évident à décrire mais les accélérations de la Gex semblent plus impressionnantes, même si ont sent que la R1 accélère un poil plus fort. On n’a pas de toute façon pas vraiment noté de différence lors des quelques tests d’accélération qu’on s’est fait. Niveau couple, la GSX-R n’en est en fait pas plus dotée que la R1, ou alors de façon infime car je n’ai pas senti de différence. Par contre la courbe de puissance est plus linéaire. Si la R1 pousse bien à partir de 5000, la GSX-R pousse dès 4000 tr/min, avec un cap assez marqué. Et alors que la Yam explose très nettement à 8000 tr/min, la Suz est bien plus progressive entre 7 et 9000 tr/min. Ça explique pourquoi j’arrivais à enrouler avec ma K1, alors qu’avec l’YZF je reste au dessus des 8000. Et cette plus grande progressivité doit rendre les wheelings à l’accélération moins farceurs que sur mon actuelle, qui se dresse brutalement (lorsqu’elle est déjà levée) vers ce régime. Il est d’ailleurs assez facile de la lever vers 8000 tr/min en seconde en coupant-remettant les gazs, ce que je n’arrive pas à faire sur la R1. Le tirage de la poignée de gaz était trop long à mon goût, ça n’aide pas à ouvrir à fond.
Niveau chassis elle était mal réglée. Pas inconduisible pour autant et on s’habitue aux réglages, mais la fourche était plus molle que la R1 et l’arrière plus dur. Elle était nettement moins agile et me catapultait sur les dos d’âne. Gageons qu’avec les bons réglages cette différence serait considérablement réduite. Concernant les freins, l’arrière était à mon goût bien que réglé un peu trop haut. L’avant était puissant mais manquait de mordant, toutefois moins que sur ma GSX-R. Peut être que les plaquettes ont été judicieusement changées. Sur les freinages appuyés je sentais des vibrations, disques de frein un peu voilés ?
J’ai bien aimé retrouver mon monstre et son fabuleux moteur. Je vois un peu ce que doivent donner les GSX-R K5 ou ZX-10R fulls, réputées plus démonstratives que la R1. D’avoir essayé d’autres motos ne m’a en tout cas pas fait changer d’avis : la GSX-R 1000 est vraiment fabuleuse. Je n’y retournerai pourtant pas après la R1, l’envie d’autres sensations étant la plus forte.

Ici, tout sur celle qui m’a possédé.