Si j’ai équipé ma ZX-6R 636 de carénages en polyester pour la piste c’est avant tout pour éviter de broyer mes bôs carénages d’origine, mais aussi car j’avais souvent entendu dire qu’un enfant de 5 ans saurait réparer des carénages en polyester. Bon, 5 ans c’est vieux déjà, mais j’aime relever des challenges à mon niveau. Il ne me manquait plus qu’un carénage à réparer.
Et si la ZX-6R s’est montrée limite crashproof lors de mes deux premières tentatives (un fossé et une perte de l’avant), la troisième tentative (décrochage de l’arrière à 150 km/h) fut la bonne, le carénage ayant rendu les armes… Hé hé, il savait pas à qui il avait affaire le pauvre. Bref, va falloir s’équiper, j’ai dit que c’était facile mais ce n’est malheureusement pas gratuit non plus…
Le bordel (on trouve souvent tout au même endroit en magasin) :
- De l’acétone, de l’essence, bref un dégraissant pour bien nettoyer le carénage.
- Du mat de verre en 200 à 300 g/m2.
- Un ciseau (normal, ça se coupe facilement).
- La résine polyester et son durcisseur (ils doivent être de la même marque, idéalement vendus ensemble).
- Des pinceaux pas chers qu’on jetera après utilisation.
- Des petits pots de yaourt ou autre pour faire le mélange.
- Des gants jetables pour ne pas se pourrir les mains.
- Du matic de finition et son durcisseur.
- Des spatules.
- Du papier de verre pour la finition.
Banzaiii ! Après un vrai nettoyage à l’essence F, acétone ou autre, on doit trouver un moyen de positionner correctement les parties qu’on va réparer. A chacun ses astuces. Le haut de carénage en photo est intéressant parcequ’il comporte un peu tous les types de problèmes qu’on peut avoir (cassures, fentes, parties manquantes).
Une fois les éléments bien positionnés on prépare les morceaux de fibre de verre qu’on va coller. On prépare deux ou trois couches, de la plus petite à la plus grosse. Par exemple on collera d’abord un rectangle de 2x8cm qui suit une fente puis un autre de 4×10 par dessus.
Lorsque tout est prêt il faut passer à la seule vraie partie délicate de l’opération, le mélange de la résine et de son durcisseur. Le dosage est normalement de 2 à 3%, je fais ça un peu au feeling, la vidéo ci-contre montre un dosage peut-être un poil trop fort. S’il est trop faible la résine mettra très longtemps à sécher et la réparation ne tiendra pas, sera fragile. S’il est trop fort la résine sèchera trop vite et craquelera, à la manière d’un sol trop sec. Le mélange peut même se mettre a faire des bulles et fumer ! Note bien que ça pue, essaye de bricoler dans un endroit aéré.
Avec un bon dosage la préparation bleu verdâtre dans mon cas change de couleur au bout de 10/15 minutes, passant au marron. Elle reste plutôt liquide puis au bout de 20 à 30 minutes très rapidement elle se solidifie. Après une heure maxi le mélange est devenu solide. Il ne faut donc pas trop traîner et c’est pour cela qu’il vaut mieux bien tout préparer à l’avance (et puis couper la fibre avec les doigts pleins de résine ça le fait pas non plus).
Donc une fois le mélange préparé et bien mélangé on l’applique sur les morceaux préparés, un par un, en prenant le temps de bien les imbiber jusqu’à ce qu’ils deviennent transparents. On peut les imbiber avant de les placer si on le souhaite. Inutile d’être radin sur la résine, tu feras un autre pot si besoin ! Ensuite, ben faut attendre que ça sèche. Normalement environ une heure avec un bon dosage.
Lorsque c’est fait on passe à la finition ! Il faut poncer généreusement le côté extèrieur du poly jusqu’à ce qu’on voir la fibre (transparente). On se prépare alors un mélange de mastic et son durcisseur qu’on applique à la spatule de façon un peu dégueulasse, mais pas trop non plus pour pas avoir a poncer durant une plombe.
Là encore ça sèche assez vite (plus qu’il n’a fallu de temps pour préparer le polyester en le ponçant). Il ne reste plus qu’à (encore) poncer. D’un grain de moins en moins gros pour un bon résultat. C’est fini ! Il la ramène moins le gamin de 5 ans, hein ?!